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Rennes - mardi 01 décembre 2009
Françoise Giraudet révèle l'étoile Polaire
Trésorière de la Société des amis de Colette, une Rennaise ressuscite le personnage décapant de la belle Polaire, une amie de la romancière.
« J'étais partie pour rédiger un article... » avoue Françoise Giraudet, directrice d'école à la retraite qui se présente comme une « collectionneuse maladive de tout ce qui touche à Colette ». En fin de compte, devant la masse d'informations récoltée, elle a écrit un livre (142 pages, 30 €) qu'elle a auto-édité. « J'y ai laissé mes économies... »
Parce que le personnage de Polaire l'a complètement séduite. « Elle avait séduit les journalistes, les photographes, les caricaturistes... Cocteau, Picasso, Toulouse-Lautrec l'ont dessinée. » Tous charmés et étonnés par la finesse de ses traits et surtout de sa taille, qui a renouvelé l'image de la femme, jusque-là plutôt plantureuse.
Polaire a été une « vedette » comme on disait, une étoile.
Née en 1874 (Colette est née en 1873) à Alger dans une famille pauvre, Emélie-Marie Bouchaud retrouve son frère Dufleuve, comique troupier à Paris. « Poler » débute sur scène vêtue d'une
« pauvre petite robe » en 1890. Le succès est immédiat et durera quarante ans, au café-concert, au music-hall et au théâtre, où elle a créé le personnage de Claudine, et même au cinéma (muet). Elle a laissé une autobiographie, mais « pleine de trous » assure Françoise Giraudet. « Je me suis informée de ce qu'on disait d'elle. C'est le regard des autres sur elle qui m'a intéressée. »
Une femme libre.
A vrai dire, cette brillante flambeuse, qui est morte ruinée, ne « s'est pas rendu compte de la luxuriance de son parcours ». Attention : Polaire n'a pas été une des amoureuses de Colette, pense Françoise Giraudet. « Elle a eu de nombreux amants, mais il n'y a pas de preuve d'autre chose. Ce n'est qu'une rumeur. »
Colette a toutefois beaucoup écrit sur cette femme libre, qui vivait à sa guise, par exemple dans Le Fanal bleu, Mes apprentissages, Paris de ma fenêtre, Trait pour trait...
« Polaire a dépoussiéré le monde. » Du spectacle, de la mode, de la femme...
Gérard PERNON.
De la Belle Epoque aux Années folles
Le site de Gérard Frappé, consacré à la musique enregistrée entre 1890 et 1930 et éditée sur disque à saphir, en parle ici.
Du Temps des cerises aux Feuilles mortes
Le site de Paul Dubé et Jacques Marchioro, consacré à la chanson française du Second Empire à la Seconde Guerre...
L'histoire vraie et surtout... non romancée de Polaire. Bien loin de céder aux caprices de notre époque, Françoise Giraudet décide d'assumer seule l'écriture et l'édition de cet ouvrage authentique. Evidemment, en inventant des détails croustillants, des histoires sulfureuses, un éditeur se serait précipité ! Mais là n'était pas le projet. Dans son autobiographie Polaire par elle-même, Polaire entend livrer les souvenirs de sa vie, (...) Lire la suite.
Place Publique N° 5 Mai-juin 2010
Polaire, une icône amie de Colette
Françoise Giraudet, une Rennaise, fait ressurgir la figure oubliée de Polaire, une femme qui eut en son temps une notoriété inouïe.
Chanteuse, artiste de music-hall, Polaire fut adulée des Parisiens autour de 1900. Elle était d’une beauté étrange, teint mat et taille de guêpe, cheveux bruns et regard en amande. Surtout, la belle était douée d’une gestuelle ébouriffante au point d’électriser le public des cabarets avec ses rengaines populaires nourries de comique troupier. De son vrai nom Émélie Bouchaud, elle était née à Alger en 1874 puis, enfant, était revenue en France. Famille nombreuse, petits boulots, la jeune fille ne mit âs de temps à suivre les traces de son frère Edmpond Bouchaud, dit Dufleuve, un chanteur réaliste fort apprécié. Polaire franchit le pas dans le «vedettariat » quand elle se lança dans le théâtre. Elle rencontra Colette avec qui se noua une histoire d’amitié à l’aube du siècle,. Willy, le mari de Colette, adapta à la scène son roman « Claudine à l’école » pour que Polaire y tienne le rôle de Claudine. Ce fut un triomphe immédiat sur la scène des Bouffes-Parisiens, en 1902.
Dès lors, Polaire enchaîna les succès, multiplia les rôles et les voyages, tourna dans des dizaines de films, devint star, riche et aimée. Mais il arriva dans les années 20 que la beauté s’évanouît et que les ennuis d’argent l’assaillirent. Elle écrivit ses souvenirs : « Polaire par elle-même » et quitta le scène de la vie en 1939.
Reste l’image lumineuse d’une femme d’exception. Une élégance rare mêlée d’une étrangeté qui fascina ses contemporains. On dirait aujourd’hui qu’elle fût une « icône ». La preuve en est que de nombreuses traces picturales ou photographiques de Polaire nous sont restées.
C’est là qu’arrive Françoise Giraudet. Enseignante, cette passionnée de Colette est aussi une collectionneuse. Ayant accumulé une riche iconographie, elle a décidé de faire un livre illustrée de près de 500 documents. Un festival d’images accompagné d’un récit autobiographique, mais surtout de témoignages de contemporains qui servent de légende aux photos.
C’est un bel hommage à l’esthétique d’une époque et à l’image d’une femme qui malgré les projecteurs ne cèdera jamais rien de son mystère. Georges Guitton
Françoise Giraudet, Polaire, La demoiselle à la rose rouge.
142 pages format 21x27. 30 €.
Livre publié en auto-édition chez Cloître-Imprimeurs.
Françoise Giraudet est trésorière de la Société des Amis de Colette (www.amis de colette.fr) qui publie les Cahiers Colette édités aux Presses Universitaires de Rennes.
Avec l’autorisation de Georges Guitton www.revue-placepubliquerennes.fr